Comment améliorer nos relations sociale grâce à la nature.
Notre monde est paradoxal : il connecte les individus virtuellement, mais les déconnecte souvent de la nature et des relations sociales essentielles. Ce phénomène a un impact à la fois environnemental et social. Pour contrer cette tendance, de nombreuses organisations se mobilisent, convaincues que le renforcement des liens sociaux et la préservation de la nature vont de pair. Alors, comment la nature peut-elle aider à renforcer nos relations sociales et améliorer notre bien-être collectif ?
La nature améliore nos relations sociales.
La nature fait son grand retour dans le paysage urbain et cela n’est pas anodin. Alors que les villes sont de plus en plus densément peuplées, les citadins se sentent toujours plus isolés. Pour comprendre et pallier ce problème, de nombreuses recherches en psychologie se sont penchées sur la question du lien entre environnement et bien être social. Elles mettent en lumière le rôle essentiel que jouent les plantes, les arbres, les fleurs qui nous entourent, et les bienfaits que ces derniers nous procurent. Nicolas Guéguen et Sébastien Meineri, par exemple, rassemblent les résultats d’études en psychologie de l’environnement dans leur livre Pourquoi la nature nous fait du bien (2012). Ce que l’on peut en retenir ? En plus des bienfaits sur la santé (voir nos articles sur la végétalisation urbaine à Paris et les bienfaits des plantes dans les espaces de travail), les plantes ont des vertus positives sur nos relations sociales.
La nature a un pouvoir fort sur nos interactions sociales; elle permet de nous rapprocher et de nous respecter, deux choses que nous oublions de plus en plus dans nos villes grises où tout est stress, pollution et rapidité. Dans ce contexte qui aggrave notre rapport à la nature et donc l’état de notre planète, de plus en plus d’initiatives écologiques prennent forme grâce à des citoyens qui souhaitent se réapproprier leur environnement: les villes.
Jardinage urbain comme moyen de se déconnecter virtuellement et se reconnecter humainement.
Impact écologique et impact social s’entremêlent naturellement. Créer des liens sociaux resserrés de type communautaire passe ainsi par la création d’espaces verts où le travail collectif et l’interaction sociale s’épanouissent. Les jardins communautaires ou terrasses réaménagés illustrent ce nouvel élan de travail inclusif et collectif. Ces lieux de vie favorisent alors les rencontres entre différentes générations et cultures. Aujourd’hui, Paris compte plus de 100 jardins partagés semés dans les 20 arrondissements où chacun peut participer après inscription.
Ces espaces encouragent des comportements altruistes, où chacun peut se reconnecter à la terre, apprendre le jardinage écologique, et participer à des échanges apaisés et respectueux. Le jardinage urbain permet de faire une pause dans notre quotidien connecté pour redécouvrir les bienfaits de la nature sur nos relations humaines.
La nature comme motif de réinsertion sociale et professionnelle.
Au-delà d’une communication améliorée, ces espaces naturels sont aussi une source d’emploi et de réinsertion sociale. Le jardin communautaire urbain Rotterdamse Munt, par exemple, s’efforce d’intégrer les citadins du Sud de Rotterdam souvent exclus de la société de par des problèmes financiers, de langues (le Sud de Rotterdam compte une majorité d’étrangers qui ne maitrisent pas le néerlandais), ou de santé.
Ce jardin cultive et vend des herbes bio pour faire des thés que les passants peuvent déguster sur place ou acheter en paquet pré-conçu. Participer à l’entretien du jardin devient alors un moyen de développer certains talents – tels que ceux liés au jardinage mais aussi le service au client – qui sont ensuite mis en avant lors de la recherche d’emploi. C’est aussi une activité qui améliore leur santé en proposant un travail manuel gratifiant propice à la détente pour se rétablir d’un burn out par exemple, tout en apprenant à avoir une alimentation saine et respectueuse de l’environnement. Les participants retrouvent alors un équilibre en communauté.
En France, on retrouve les mêmes valeurs chez les Madeleines enracinées d’Endat qui portent la devise suivante : “Soigner la planète pour se soigner soi, cultiver un jardin pour soigner le sien”. Cet atelier propose de participer à un jardin thérapeutique où les patients peuvent profiter de tous les bien faits du contact avec la nature tels que le calme intérieur et le sentiment de confiance pour échapper à celui d’isolement.